• Le chat dans l'Egypte antique

    LE CHAT DANS L'EGYPTE ANTIQUE

     
    Felouque sur le Nil (2009)
    Felouque sur le Nil (2009)

     

    "Autrefois les chats étaient vénérés comme des Dieux. Ils ne l'ont jamais oublié."

    Anonyme

     

    "L'Egypte antique" désigne la civilisation qui vécut sur les bords du Nil pendant près de 4000 ans, du rassemblement de tribus égyptiennes qui établirent les premières institutions pharaoniques jusqu'à l'effondrement de cet empire au début de l'ère chrétienne.

    Dans l'Egypte Ancienne, le monde est considéré comme un ensemble harmonieux d'éléments intimement liés entre eux. Le chat est une partie infime de cette vision et des multiples facettes de cette civilisation riche et complexe.

     

    LE CHAT, ANIMAL SACRE

    Pendant longtemps, on a pensé que les chats avaient été domestiqués par les Egyptiens pendant l'Antiquité (IIIè millénaire avant JC), mais la découverte des restes d'un chat à proximité de ceux d'un humain dans une tombe à Chypre laisse croire que la relation homme-chat est née au VIIè millénaire avant JC.

    Quoi qu'il en soit, la cohabitation félins-humains en Egypte est liée selon toute vraissemblance à l'agriculture. En effet, le Nil, qui coule de l'Afrique équatoriale vers la Méditerranée, apporte des eaux riches en matières organiques qui permettent aux Egyptiens de développer une agriculture florissante malgré le climat arride. Le stockage des grains attire les rongeurs, qui eux-mêmes attirent les chats.
    En chassant les rats, le chat élimine le vecteur de la peste, et en chassant les serpents, il sécurise les foyers de son territoire.
    Le chat est donc au départ un animal protecteur pour ce peuple d'agriculteurs, mais il est aussi apprécié pour son caractère doux et tranquille.

    Chaque temple possède ses chats, surveillés par le "gardien des chats" (poste important transmis héréditairement). En tant qu'animal sacré, le chat a un statut particulier : tuer (même accidentellement) ou maltraiter un chat est puni très sévèrement, parfois de mort. Hérodote relate qu'on postait parfois un garde près du feu pour s'assurer qu'aucun n'irait se brûler.

    Dans les palais, le chat est élevé dans l'abondance. Lorsqu'un chat meurt, son propriétaire se rase les sourcils en signe de respect et de tristesse. Le deuil dure 70 jours, le temps de la momification de l'animal.

     

    Momies de chats, Le Louvres, Paris.
    Momies de chats, Le Louvres, Paris.

    LE CHAT EN TANT QUE DIVINITE

    Les Egyptiens considéraient les dieux comme des entités intelligentes, capables de s'incarner dans les êtres ou les objets. La plus ancienne forme de déité représentée en Egypte, sur une coupe de cristal, est Mafdet, la déesse à tête de lion (- 3100 avt JC). Le culte de Mafdet, déesse qui symbolise la guérison du corps et de l'esprit, est supplanté par celui de Bastet, la déesse à tête de chat, décrite à l'origine comme un lion protecteur et belliqueux. Son image change au cours du temps et devient associée aux chats domestiques, bienveillants et sauvages.

    LE CHAT DANS L'EGYPTE ANTIQUE

    Le chat de , personnification de la déesse Bastet, combattait Apophis, dieu des forces mauvaises et de la nuit, personnification du chaos et du mal cherchant à anéantir la création divine. Apophis est représenté sous la forme d'un serpent géant qui s'attaque quotidiennement à la barque de voguant sur le Noun, afin de mettre un terme au processus de création, mais il est à chaque fois vaincu. Chaque lever du soleil marque ainsi la victoire de sur Apophis.
    Outre Bastet, était aidé par d'autres divinités pour repousser Apophis : Seth défendait la barque divine à l'aide d'un harpon, Isis, à l'avant de la barque solaire, utilisait ses pouvoirs pour priver Apophis de ses sens et ainsi le désorienter, ce qui permettait alors au chat de de décapiter le serpent.

    Apophis décapité par le chat de Rê
    Apophis décapité par le chat de Rê

     

    BASTET ET BUBASTIS

    La ville de Bubastis, situé à l'est du delta du Nil, était le chef-lieu de la déesse Bastet. Bubastis signifie "celle qui vient de Bast" (autre nom de Bastet). Bastet prend une importance considérable au sein de la population et devient extrêmement populaire. Elle représente alors la fertilité, la maternité, la protection et l'aspect bénévole du soleil (dans le sens de bon vouloir). Mi-femme mi- chatte, elle est appelée l'oeil de . Déesse bienveillante, protectrice de l'humanité, mais aussi musicienne de la joie et déesse de l'accouchement, elle est également réputée pour ses terribles colères. Sous les traits d'une déesse à tête de lionne, elle est alors identifiée à la déesse de la guerre, Sekhmet. Ensemble, Bastet et Sekhmet représentent l'équilibre des forces de la nature.

    LE CHAT DANS L'EGYPTE ANTIQUE
    Réunissant des milliers de croyants et de pélerins, le culte du chat provoquait en octobre une arrivée annuelle de population dans les rues de Bubastis.

    Selon Hérodote, le temple de Bastet était le plus beau temple du pays, avec le plus de fidèles, même si la déesse était l'une des plus discrètes du panthéon Egyptien.

    Bubastis a été détruite par les Perses en 350 avt JC. Aujourd'hui, ses ruines portent le nom de Tell Basta. De nombreuses sépultures montrent que les Egyptiens souhaitaient être enterrés à côté de leur chat.

     

    LE DECLIN DU CULTE DU CHAT

    C'est par décret impérial que le culte de Bastet est officiellement interdit, vers - 390 avt JC. Le chat reste animal de compagnie mais n'est plus adoré dans les temples.

     

    TEMOIGNAGES DE LA PRESENCE DU CHAT EN EGYPTE

    De nombreux objets et statues portent l'effigie du chat. Des sarcophages de chat ont été retrouvés, ainsi que des stèles.

    Sur des papyrus et des ostraka de l'époque ramesside sont représentées des scènes où les rapports hiérarchiques sont inversés. En Egypte antique, le terme d'ostrakon (pluriel : ostraka) désigne des éclats de calcaires ou des fragments de poterie sur lesquels le scribe inscrivait un texte ou faisait un dessin rapide. Dans ces images, les chats et les souris tiennent une grande place, et on peut y voir des chats au service des souris. Il s'agit de satires des puissants représentés pour une fois sous l'aspect de dominés.

    Ostrakon satirique : une souris est servie par un chat
    Sources :
    Wikipédia
    Maurizio DAMIANO-APPIA, Dictionnaire encyclopédique de l'Ancienne Egypte et des civilisations nubiennes, Gründ, 1999.
     
    Le chat chez les Grecs et les Romains »

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